LE BALLET

Le ballet est une œuvre musicale destinée à être dansée. La chorégraphie fait le récit d'un argument, le plus souvent dramatique, appuyé par l’œuvre musicale.  Les décors et costumes complètent un spectacle total où seules manquent les voix. Tous ces  éléments permettent d'établir une  parenté avec l'opéra.



De nos jours, la musique est souvent interprétée en concert sous forme de Suite regroupant divers extraits de l’œuvre initiale. 




Étymologie
Le mot français « ballet » dérive de l'italien « balletto », un diminutif de « ballo » (« danse »), venant lui-même du latin « ballo », « ballare » signifiant « danser », dérivé du grec « βαλλίζω » (ballizo) signifiant également « danser, sauter ». 
L'orthographe française « ballet » est également utilisé à l'identique en anglais, où le mot a été importé vers 1630.

Evolution

Ses origines remontent à la Renaissance italienne (XVe siècle). 
Primitivement développé à la cour d'Italie, le ballet a reçu ses lettres de noblesse en France, puis en Russie, en tant que danse-spectacle.

Au XVIIe siècle, le développement important qu'a connu le ballet à la cour de Louis XIV explique l'origine française de la plupart des termes de vocabulaire de la danse.
Selon les époques, les pays et les courants, le spectacle chorégraphique peut intégrer de la musique, du chant, du texte, des décors, voire des machineries.

Comme l'opéra, il peut être organisé de deux manières :
          soit en une succession de « numéros » ou « entrées » ;
          soit « en continu ».
La structure du ballet « à entrées » est la plus ancienne : des danses s'enchaînent les unes aux autres comme autant d'épisodes distincts.

 Histoire

Le balletto italien
Le balletto a vu le jour à la cour italienne de la Renaissance où les mariages étaient somptueusement célébrés.
Lorsque Catherine de Médicis, intéressée par les arts, épouse Henri II (1533), héritier du trône de France, elle apporte son enthousiasme pour la danse et son soutien financier. Le balletto est présenté à la cour du Roi de France où on lui adjoint paroles, versets, chants, décors et costumes pour en faire un grand spectacle d'apparat, qui deviendra le ballet.
Le ballet de cour français
Le ballet de cour français, à la fois instrumental et vocal, est contemporain des premiers essais de monodie dramatique à Florence (les « intermèdes », à la fin du XVIe siècle). C'est de la tradition du ballet de cour que sont issus les opéras-ballets et les comédies-ballets de Lully et Molière.
Le XVIIe siècle
En France, le ballet a conquis ses lettres de noblesses en tant qu'art à part entière à la cour du roi Louis XIV qui était passionné par la danse. Louis XIV crée l'Académie royale de danse en 1661, puis en 1669 L'Académie Royale de Musique. Ce sera la naissance de la prestigieuse compagnie aujourd'hui connue sous le nom de Ballet de l'Opéra national de Paris. Pierre Beauchamp, danseur et chorégraphe à la cour, codifie les cinq positions classiques et met au point un système de notation de la danse.
Le XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle voit une profonde évolution dans les techniques du ballet et se positionne comme une forme de spectacle artistique aux côtés de l'opéra.
Jean-Georges Noverre (Lettres sur la danse 1760) le fait évoluer vers le ballet d'action ou ballet-pantomime, dans lequel les mouvements du danseur expriment les sentiments du personnage qu'il est censé représenter et aide à la compréhension du récit.
À cette époque, les femmes, encombrées qu'elles étaient par les paniers, corsets, perruques et autres talons hauts, ne jouaient qu'un rôle secondaire.
Le ballet intercalaire, inséré dans un opéra, devient ensuite une spécificité de l'art lyrique français. On peut le voir en assistant à des représentations des tragédies lyriques de Lully et Rameau. La réforme de Noverre (ballet d'action) et celle de Gluck conservent également cette pratique.
Le XIXe siècle : le ballet romantique
Le ballet moderne comprend une succession d'épisodes qui s'enchaînent de manière continue. Ce type de ballet se développe au début du XIXe siècle dans un cadre autonome. En effet, les conceptions wagnériennes rendent caduque la pratique du ballet intercalaire.
Alors que la France contribue à l'essor du ballet à ses débuts, d'autres pays, en particulier la Russie, adoptent cette nouvelle forme de l'art.
Après 1850, l'enthousiasme pour le ballet commence à faiblir à Paris mais trouve son épanouissement surtout en Russie grâce à des maîtres de ballet et chorégraphes comme Marius Petipa.


L'orientalisme devient à la mode vers la fin du XIXe siècle. Petipa fait appel à l'engouement populaire en montant La Fille du pharaon en 1862 puis La Bayadère (1877) et Le Talisman (1889).
 Petipa est surtout célèbre par ses chorégraphies des ballets Casse-noisette, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes, issus du folklore européen sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Le mot « classique » fait son apparition et correspond à une technique (exemple, les pointes) et à l'omniprésence des rôles féminins. A partir de 1910, avec les Ballets Russes, il ne quittera plus la danse.
Le XXe siècle
Serge de Diaghilev ravive l'intérêt du public pour le ballet lorsqu'il fonde sa compagnie des Ballets russes. Elle est constituée de danseurs issus de la communauté des Russes exilés à Paris après la Révolution de 1917. Diaghilev et Stravinski ont uni leurs talents pour faire vivre le folklore russe à travers L'Oiseau de feu et Petrouchka. Une polémique est née pour Le Sacre du printemps.

Diaghilev (à gauche) et Stravinski

Michel Fokine commence sa carrière de danseur et chorégraphe à Saint-Pétersbourg alors que celle de Petipa décline. Fokine quitte la Russie pour Paris où il travaille avec Diaghilev et ses Ballets russes. En France, avec Serge Lifar, et aux États-Unis, avec George Balanchine, créateur du New York City Ballet et fondateur de la Méthode Balanchine, le ballet se renouvelle en donnant lieu au style néo-classique.
Les Ballets russes poursuivent leur développement sous le régime soviétique. Aujourd'hui les compagnies du Kirov (actuellement Théâtre Mariinski) et celle du Théâtre Bolchoï sont très appréciées.


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