Le concerto en sol est une des œuvres majeures écrites pour le piano du début du XXème siècle.
En 1928 Maurice Ravel (1875-1937) entreprend une tournée aux États-Unis. Il rencontre Serge Koussevitski, alors chef de l'Orchestre Symphonique de Boston, qui lui commande, pour le cinquantième anniversaire de l'orchestre, un concerto pour piano.
L’œuvre doit partager l'affiche avec la Symphonie de Psaumes d'Igor Stravinski, Konzertmusik de Paul Hindemith et la 3ème symphonie d'Albert Roussel.
Serge Koussevitski |
De retour à Montfort-l'Amaury, il revient à une idée antérieure de "fantaisie pour piano et orchestre" en deux mouvements.L'évolution de la composition l'amène en fait, en 1929, aux trois mouvements du "concerto classique"; il ne conçoit plus terminer par le mouvement lent. Qualifié parfois de néo-classique, ce concerto par ses deux mouvements vifs dément cette appellation.
A la même époque, il relève le défi de composer un concerto pour un commanditaire pianiste ne pouvant plus jouer que de la main gauche : Paul Wittgenstein.
Terminé en 1931, il est construit comme un concerto "classique", en trois mouvements (vif, lent, vif).
Création, salle Pleyel le 14 janvier 1932; la dédicataire, Marguerite LONG est au clavier, Maurice Ravel dirige l'Orchestre Lamoureux. Le succès est tel qu'un enregistrement est effectué en avril de la même année.
Dans cette oeuvre, RAVEL fait référence à Mozart et Saint-Saëns, quant à la forme et à la pureté du dialogue entre le soliste et l'orchestre. Il y mêle aussi bien l'influence des danses basques, du jazz (rencontres avec Gershwin), que de Stravinski.
Montfort-l'Amaury : Ravel y habite de 1921 à 1937 |
Création, salle Pleyel le 14 janvier 1932; la dédicataire, Marguerite LONG est au clavier, Maurice Ravel dirige l'Orchestre Lamoureux. Le succès est tel qu'un enregistrement est effectué en avril de la même année.
Dans cette oeuvre, RAVEL fait référence à Mozart et Saint-Saëns, quant à la forme et à la pureté du dialogue entre le soliste et l'orchestre. Il y mêle aussi bien l'influence des danses basques, du jazz (rencontres avec Gershwin), que de Stravinski.
Maurice Ravel et ses amis, à droite Gershwin. |
L'orchestre qui dialogue avec le piano regroupe :
- les bois : flûte et piccolo,hautbois et cor anglais, clarinette et petite clarinette, 2 bassons,
- les cuivres : 2 cors, 1 trompette (sourdines)
- les percussions : timbales et 2 percussionnistes jouant tambour, grosse caisse, triangle, cymbales (vibrantes), tam-tam, wood-block, fouet.
- la harpe
- les cordes.
Après une intervention du fouet, le premier thème est exposé par le piccolo puis par la trompette; il serait inspiré par des danses du folklore basque. En accompagnement, un élément rythmique aux accents irréguliers n'est pas sans rappeler le Sacre du Printemps de Stravinski.
Le second thème est nettement influencé par les mélodies de blues entendues lors de son voyage aux États-Unis. C'est le piano qui l'expose pour la première fois.
Deux éléments empruntés à chacun des thèmes compléteront cette construction apparentée à la forme sonate mais dans laquelle une structure en 5 séquences se dégage; chacune étant définie par un changement de tempo.
vidéo du premier mouvement par Hélène Grimaud accompagnée par l'Orchestre National de France sous la direction de Vladimir Jurowski
2ème mouvement : adagio assai
"Toute la beauté de ce mouvement découle de l'ambiguïté rythmique et des harmonies étranges qui apportent à cette page ses diverses colorations."
Un mot sur l'ambiguïté rythmique : la main droite joue un thème écrit à 3/4 alors que la main gauche accompagne sur un rythme à 3/8, provoquant une étrange instabilité . Ecoutons :
vidéo de ce mouvement :
3ème mouvement : presto
Après quatre accords joués forte, le piano entame sa poursuite. Il rivalise avec la clarinette, puis le piccolo et enfin le trombone :
Quelques allusions à la musique de jazz dans le motif suivant, le tourbillon se poursuit :
Enfin un troisième thème, au caractère plus militaire confié aux cors et à la trompette que le piano reprend :
Vidéo de ce presto final :
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