Créée le 22 décembre 1894, cette courte pièce pour orchestre va imposer Claude Debussy, alors qu'il n'a que vingt deux ans, comme un créateur original et profondément novateur.
Debussy résume ainsi son Prélude : "..... une illustration très libre du beau poème de Stéphane Mallarmé. Elle ne prétend nullement à une synthèse de celui-ci. Ce sont plutôt les décors successifs à travers lesquels se meuvent les désirs et les rêves du Faune dans la chaleur de cet après-midi. Puis, las de poursuivre la fuite peureuse des nymphes et des naïades, il se laisse aller au sommeil enivrant, rempli de songes enfin réalisés, de possession totale dans l'universelle nature".
"Ces dix minutes de musique géniale .... ouvrent une ère nouvelle ; avec elles commence la musique moderne" (Harry Halbreich).
Inspiré par le poème de Stéphane Mallarmé, le Prélude est à l'origine le premier volet d'un triptyque d'une œuvre plus vaste destinée peut être à la scène. En 1912, à l'initiative de Serge de Diaghilev, imprésario des "Ballets Russes", Vaslav Nijinski chorégraphie cette pièce symphonique.
Debussy résume ainsi son Prélude : "..... une illustration très libre du beau poème de Stéphane Mallarmé. Elle ne prétend nullement à une synthèse de celui-ci. Ce sont plutôt les décors successifs à travers lesquels se meuvent les désirs et les rêves du Faune dans la chaleur de cet après-midi. Puis, las de poursuivre la fuite peureuse des nymphes et des naïades, il se laisse aller au sommeil enivrant, rempli de songes enfin réalisés, de possession totale dans l'universelle nature".
Cette note de l'édition originale donne tout l'esprit de l’œuvre : ce n'est pas de la musique descriptive, mais un "rêve imprégné de panthéisme voluptueux autant qu'éphémère".
Analyse :
La forme, très originale, pourrait se comparer à un A B A', la partie centrale étant brève. Un crescendo accompagne la progression de A, avec un summum au B, suivi d'un decrescendo pour finir pianissimo. (complément d'information 2).
Le thème du Faune débute l’œuvre, très fluide, il est confié à la flûte; écoutons le.
Observation de la 1ère mesure :
- le premier son est long puis le rythme donne une impression d'improvisation,
- l'ambitus do dièse-sol descendant puis ascendant est appelé triton, intervalle peu utilisé (complément d'information 4),
- utilisation du chromatisme (complément d'information 3).
Ecoute des deux premières mesures (identiques),
Les mesures 3 et 4, en détente, présentent un caractère conclusif.
Ce thème du Faune va être repris quatre fois sous forme de variations libres, en voici la deuxième.
Pour finir cette séquence A, un second thème, exposé par le hautbois, plus saillant, contraste. Son énergie anime le tempo, elle participe au crescendo de l'orchestre.
Il ne sera pas repris par la suite et s'enchaîne avec le troisième thème qui compose à lui seul la partie B. Ce troisième élément rappelle le début du Nocturne en réb M opus 27 n°2 de Chopin, que Debussy admirait tout particulièrement.
A' : Le thème du Faune revient suivi des variations 5, 6,7; Une courte réexposition (variation 8) est suivie d'une coda de 5 mesures, au cours de laquelle la cymbale antique contribue à souligner les quatre notes finales murmurées , "tel un dernier effleurement de caresse" de la flûte.
Ecoute de cette ultime séquence et observation de l'orchestration (richesse des timbres).
Ecoute du Prélude à l'après-midi d'un faune par l'orchestre de Cleveland dirigé par Pierre Boulez.
Ballet d'après la version originale de Nijinski
En plus grand format ou plein écran, cliquez sur le lien :
https://youtu.be/y8-DDsHlIiA
http://burrito.whatbox.ca:15263/imglnks/usimg/4/40/IMSLP14736-Debussy_-_Pr__lude____l_apr__s-midi_d_un_faune__orch._score_.pdf
Il est possible d'écouter le Prélude et de suivre la partition en même temps: cliquez d'abord sur le prélude entier, puis ouvrez le lien de la partition; vous pouvez diminuer la taille, à droite. Pour passer à la page suivante, dérouler à l'aide de votre souris.
2 Détail de la structure :
PARTIE A Thème I mes. 1-10, Variation 1 mes. 11-20, Variation 2 mes. 21-25, Variation 3 mes. 26-30, Variation 4 mes. 31-36, Thème II mes. 37-54;
Analyse :
La forme, très originale, pourrait se comparer à un A B A', la partie centrale étant brève. Un crescendo accompagne la progression de A, avec un summum au B, suivi d'un decrescendo pour finir pianissimo. (complément d'information 2).
Le thème du Faune débute l’œuvre, très fluide, il est confié à la flûte; écoutons le.
Observation de la 1ère mesure :
- le premier son est long puis le rythme donne une impression d'improvisation,
- l'ambitus do dièse-sol descendant puis ascendant est appelé triton, intervalle peu utilisé (complément d'information 4),
- utilisation du chromatisme (complément d'information 3).
Ecoute des deux premières mesures (identiques),
Les mesures 3 et 4, en détente, présentent un caractère conclusif.
Ce thème du Faune va être repris quatre fois sous forme de variations libres, en voici la deuxième.
Pour finir cette séquence A, un second thème, exposé par le hautbois, plus saillant, contraste. Son énergie anime le tempo, elle participe au crescendo de l'orchestre.
Il ne sera pas repris par la suite et s'enchaîne avec le troisième thème qui compose à lui seul la partie B. Ce troisième élément rappelle le début du Nocturne en réb M opus 27 n°2 de Chopin, que Debussy admirait tout particulièrement.
A' : Le thème du Faune revient suivi des variations 5, 6,7; Une courte réexposition (variation 8) est suivie d'une coda de 5 mesures, au cours de laquelle la cymbale antique contribue à souligner les quatre notes finales murmurées , "tel un dernier effleurement de caresse" de la flûte.
Ecoute de cette ultime séquence et observation de l'orchestration (richesse des timbres).
Ecoute du Prélude à l'après-midi d'un faune par l'orchestre de Cleveland dirigé par Pierre Boulez.
Ballet d'après la version originale de Nijinski
En plus grand format ou plein écran, cliquez sur le lien :
https://youtu.be/y8-DDsHlIiA
Complément d'informations :
1 Partition disponible (pdf) sur le lienhttp://burrito.whatbox.ca:15263/imglnks/usimg/4/40/IMSLP14736-Debussy_-_Pr__lude____l_apr__s-midi_d_un_faune__orch._score_.pdf
Il est possible d'écouter le Prélude et de suivre la partition en même temps: cliquez d'abord sur le prélude entier, puis ouvrez le lien de la partition; vous pouvez diminuer la taille, à droite. Pour passer à la page suivante, dérouler à l'aide de votre souris.
2 Détail de la structure :
PARTIE A Thème I mes. 1-10, Variation 1 mes. 11-20, Variation 2 mes. 21-25, Variation 3 mes. 26-30, Variation 4 mes. 31-36, Thème II mes. 37-54;
PARTIE B Thème III mes. 55-78
PARTIE A' Thème I, Variation 5 mes. 79-85, Variation 6 mes. 86-93, Variation 7 mes. 94-99, Variation 8 mes. 100-105,
Coda mes. 106-110
3 Chromatisme : enchaînement de deux sons conjoints formant un demi-ton. La gamme comprend 12 demi-tons.
3a à partir du clavier
3b sur l'échelle des sons
4 Triton : intervalle de trois tons (quarte augmentée), exemple do-fa dièse ou son renversement fa dièse-do (quinte diminuée).
Debussy dans la première mesure utilise cet intervalle de triton : do dièse-sol (bécarre) descendant puis ascendant.
Ce triton doit être résolu car il entraîne une tension, ce que ne fait pas immédiatement Debussy.
Depuis la fin du Moyen-Age, dans l'écriture de la musique sacrée, on le surnomme "Diabolus in musica" (le diable dans la musique), parce que l'intervalle est jugé trop dur à l'oreille.
Remarque : les cloches d'une église ne jouent jamais cet intervalle.
Debussy dans la première mesure utilise cet intervalle de triton : do dièse-sol (bécarre) descendant puis ascendant.
Ce triton doit être résolu car il entraîne une tension, ce que ne fait pas immédiatement Debussy.
Depuis la fin du Moyen-Age, dans l'écriture de la musique sacrée, on le surnomme "Diabolus in musica" (le diable dans la musique), parce que l'intervalle est jugé trop dur à l'oreille.
Remarque : les cloches d'une église ne jouent jamais cet intervalle.
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